Le 18 août 1847, la duchesse de Choiseul-Praslin, qui porte l’un des plus grands noms de France, fut sauvagement assassinée. Le coupable était son mari, qui parvint à avaler de l’arsenic avant d’être emprisonné et mourut sans avoir reconnu son crime. L’institutrice des enfants, Mlle Deluzy, supposée maîtresse du duc, fut arrêtée comme complice.
Qui était la duchesse Fanny ? Une femme de quarante ans, mère de dix enfants, enlaidie par l’obésité mais encore amoureuse de son mari, trompée et frustrée, ou une épouse dominatrice, possessive et envahissante ? Qui était le duc Théobald ? Un père attentif à ses enfants, ou un faible poussé à bout par les exigences sexuelles de sa femme ? Qui était l’institutrice Henriette ? Une femme indépendante et cultivée, ou une aventurière ?
Ce drame effrayant et énigmatique, dont l’opinion publique s’empara à grand bruit, ébranla le trône de Louis-Philippe, qui devait s’effondrer six mois plus tard. Le récit d’Anne Martin-Fugier fait apparaître, autour des trois protagonistes, des contemporains comme la comtesse de Boigne, Valentine Delessert, Victor Hugo ou Victor Cousin, et, sous sa forme la moins reluisante, tout un pan de la
haute société de la monarchie de Juillet, contemporaine de Stendhal et de Balzac.
Docteur ès lettres, Anne Martin-Fugier a publié de nombreux ouvrages sur la vie culturelle et sociale du xixe siècle, parmi lesquels La Place des bonnes (1979), La Bourgeoise (1983), La Vie élégante ou la formation du Tout-Paris 1815-1848 (1990), Comédienne. De Mlle Mars à Sarah Bernhardt (2001), La Vie d’artiste au xixe siècle (2007).