Une page d'amour devait être une respiration tranquille entre deux romans sulfureux, L'Assommoir et Nana, mais le mandat est à peine tenu. Car, bien que le récit avance suivant une logique vertueuse, le motif de la chair est saisi dans sa profondeur, là où sourd la tension entre ordre et désordre, là où l'invisible fait événement. La force dramatique de ce roman se situe au coeur d'un triangle amoureux d'une étrange nature dans lequel l'amour tyrannique d'une très jeune fille pour sa mère fait exploser les règles habituelles des drames passionnels et adultérins. Roman de l'étouffement, de la maladie et de l'empêchement, on en sort confusément ému, avec un étrange sentiment d'oppression et de désarroi.