Vaincus d'une guerre civile que le Régime ne voulait surtout pas présenter comme telle, un autre combat
s'imposa aux partisans de l'Algérie française : obtenir l'amnistie des prisonniers de l'OAS qui
continuaient de croupir dans les geôles du Général «Moi».
Pour mener ce nouveau combat, il leur fallait faire connaître leur vérité. D'où les multiples tentatives
de presse, plus ou moins fructueuses, dans lesquelles l'auteur et quelques autres se lancèrent avec la
fougue de la jeunesse, l'inconscience de la foi, la bravoure du militant et la rage de ceux qui ne digèrent
jamais la trahison, quelle soit militaire ou politique... Qui plus est quand celle-ci est les deux à la
fois !
D'activistes, ils devinrent donc militants. Leur engagement politique devenait journalistique et littéraire.
Soldats ils étaient, soldats ils restaient, même reconvertis en hommes de plume... Le temps des
fusils faisait place à celui du clavier des machines à écrire. Jean-Pierre Brun, Jean Bourdier, Jacques
Perret, Hubert Bassot, Raoul Girardet, Jules Monnerot ou Philippe Héduy, et quelques autres encore
étaient décidés à rendre coup pour coup. L'ennemi qui ne les avait pas tué les avait-il rendus plus
forts ? Il est certain en tout cas qu'ils les avaient fait plus féroces encore si cela était possible.
Jean-Pierre Brun nous raconte ce qu'il advint de ces activistes vaincus, de ces militants orphelins d'un
Parti - mais Français toujours ! - avec moults anecdotes, plus souvent drôles, très drôles, que tristes,
même et surtout si elles furent parfois pathétiques.
C'était un temps que les moins de deux fois vingt ans ne peuvent pas avoir connu. Un temps où Jacques
Laurent, Geneviève Dormann, Roger Nimier, Antoine Blondin prenaient leur envol vers la renommée
littéraire sans pour cela cacher leurs idées sur un monde comme il n'allait décidément toujours pas,
De Gaulle regnant...
Un temps où apparaissaient avant de s'imposer les noms de Jean Mabire, Marc Dem, Alain de Benoist,
Serge de Beketch, Roland Gaucher, André Figueras, Georges Laffly, Dominique Venner, Dominique
de Roux, voire également ceux de Jean Cau ou de Michel Déon...
Une presse nationale de combat (1960-197...) est une ode au militantisme
d'une droite littéraire pétillante de vigueur qui prépara, avec autant de talents
que de rage, le terrain politique pour un retour sur la scène électorale...
qui ne se fera qu'à partir des années 80. Jean-Pierre Brun lui rend un hommage
mérité. Il n'avait que trop longtemps attendu !