Une presse sans gutenberg
« Internet a dépouillé le journalisme de ses privilèges. Diffuser l'information, donner des rendez-vous à une audience, décider ce qui fait l'actualité sont des tâches désormais accessibles à tous. L'influence qu'une profession exerçait sans partage a vécu. Cela explique, pour une large part, les crises récurrentes, éthiques et économiques, de la presse classique. Internet n'est pas un support de plus ; c'est la fin du journalisme tel qu'il a vécu jusqu'ici.
Sur le réseau mondial, une presse neuve est née avec son identité, son langage, ses journalistes aidés de « confrères » qui, avec eux, alimentent et éditent des sites d'information : navigateurs, blogueurs, internautes en mal d'expression. Sans oublier les algorithmes et moteurs de recherche. Dans ce contexte, le processus de destruction et de recréation que traverse aujourd'hui la presse devient irréversible. Contrainte de réviser sa relation avec l'audience, elle n'entame pas un nouveau chapitre de son Histoire, mais bien une autre Histoire. »