En 1959, la comtesse Rosario Julia Zoubov (1892-1984),
riche héritière d'une famille argentine qui a épousé un
comte russe en exil, offre à l'État de Genève la plus
grande partie de ses collections, qu'elle aménage elle-même
dans les appartements d'un hôtel particulier, situé
dans la vieille ville de Genève. Son musée, créé à la
mémoire de sa fille Tatiana, est conçu comme un lieu de
vie que détermine l'esthétique de la Belle Époque, fondée
sur la nostalgie du XVIIIe siècle et de ses fastes princiers.
Caractérisé par une attention soutenue aux arts appliqués,
il abrite des objets de grande qualité (meubles, chinoiseries,
tableaux, etc.) formant un ensemble remarquablement
cohérent. Ce livre en propose une relecture à travers la
sélection d'une cinquantaine d'oeuvres significatives, pour
la plupart inconnues des spécialistes comme du grand
public. Introduit par des études sur l'histoire du bâtiment
et sur l'aménagement des appartements, il vise avant tout à
replacer la collection Zoubov dans l'histoire du goût.