«Le régime a écarté de lui-même les quelques
moyens de contrôle que cent cinquante ans de luttes
politiques, sociales et idéologiques avaient réussi à lui
imposer. [...] Les firmes transnationales, la spéculation
financière et même les mafias au sens strict écument la
planète, guidées uniquement par la vision à court terme
de leurs profits.» Ces jugements pouvaient sembler
excessifs quand ils furent formulés il y a une quinzaine
d'années par Cornelius Castoriadis. Il n'en est peut-être
plus de même aujourd'hui. Face à la réalité d'un monde
caractérisé par la destruction des significations, la
décomposition des mécanismes de direction et le retrait
des populations de la sphère politique, Castoriadis a
défendu inlassablement - comme on peut le voir dans
cet ensemble d'entretiens et de débats - le projet d'une
société autonome : une société réellement démocratique
qui se donne ses propres lois et où tous participent
effectivement aux affaires communes.