L’ouvrage entreprend de faire la synthèse des recherches menées durant les quinze dernières années sur l’organisation du lexique de l’arabe et des langues sémitiques. Il s’agit de montrer comment la théorie des matrices, étymons et radicaux (MER) rend compte des phénomènes de l’hébreu biblique et de l’arabe classique. Dans les deux cas, non seulement les auteurs parviennent à réorganiser le lexique sous forme de vastes champs phonético-conceptuels, mais ils fournissent aussi une explication à des phénomènes comme l’homonymie, l’énantiosémie et la polysémie du lexique de ces langues, phénomènes tenus pour mystérieux jusqu’à ce jour. Il s’agit aussi d’approfondir le contenu et le fonctionnement de la théorie des MER, conçue plus abstraitement dans les premiers travaux de Georges Bohas. Il s’agit enfin de tirer toutes les implications de cette théorie pour la théorie linguistique en général (par exemple, pour le débat sur la nature du signe linguistique) et de montrer l’incidence de la théorie des MER sur les débats actuels, particulièrement sur le problème de l’origine des langues.