L'impasse théorique dans laquelle se trouvent les sciences du langage
quant à la morphosyntaxe - ce qu'on appelle parfois la grammaire -, tient
largement à l'incapacité chronique de distinguer clairement entre ce qui
est du domaine de la description des langues et ce qui est du ressort du
fonctionnement langagier. Cette confusion trouve ses sources dans l'histoire
de la linguistique et dans l'influence que celle-ci a exercée et exerce encore
sur la psychologie du langage.
Une théorie pertinente est possible, qui rompe avec les catégories
grammaticales traditionnelles au profit de mécanismes stochastiques et de
représentations pragmatico-sémantiques pourvues de réalité psychologique,
et apprises en bonne partie implicitement. Cet ouvrage vise à jeter les
bases d'une approche de ce type.