Aujourd'hui une cartographie devient nécessaire, afin de retracer la
frontière entre extérieur et intérieur, privé et public, sédentaire et
nomade. La maison n'est pas seulement une demeure, elle est aussi
un terrain pour les transactions multiples entre diverses sphères - le
domaine de la technologie et de la physiologie, comme celui de la
psyché. Dans Une topologie du quotidien, Georges Teyssot observe
comment opère le brouillage des notions de privé, d'intimité - et d'extimité
dans nos sociétés. Les seuils sont autant de marques traçant
des limites apparemment infranchissables, mais ils offrent également
des passerelles vers l'extérieur. Le dilemme entre la frontière et le pont
ouvre un espace de l'entre-deux, où l'on peut entrer, un «mi-lieu»
offrant les possibilités d'échange. Georges Teyssot examine la porte, la
fenêtre, le miroir et l'écran : des espaces interstitiels divisant le monde
en deux, formant des jeux de surface dont la géométrie est de nature
topologique. En définitive, le corps habite-t-il encore la demeure - ou
est-ce le logement qui, évoluant en des dispositifs microscopiques,
habite le corps ?