La Troisième République a mystifié Beethoven. Elle en a fait un personnage de fiction, et l'a intégré au canon français, en le dotant de toutes les valeurs morales et idéologiques qui fondent alors la construction de l'identité nationale. Ce mythe se déploie dans un vaste corpus, constitué de critique musicale, de biographies, de romans, de pièces de théâtre, d'édition de vulgarisation et d'édition pédagogique, qui concourent à faire de Beethoven un personnage, voire un type romanesque. Il devient en effet un matériau littéraire qui va former une véritable littérature beethovénienne, ainsi qu'une poétique, marquées par les emprunts multiples à la littérature épique et hagiographique, mais aussi à la littérature populaire.