Autrefois, la pratique de la psychanalyse était homogène : cette situation appartient au passé. La technique dite classique s'est ensuite divisée dans ses applications. Elle est devenue kleinienne, egopsychologiste, winnicottienne, bionienne, lacanienne plus récemment intersubjectiviste. D'autre part, le modèle névrotique s'est avéré progressivement minoritaire dans la pratique des psychanalystes. Les tenants de l'analyse classique ont eu encore à subir de rudes assauts, issus de toutes sortes d'accommodements visant tant le travail en séance que la formation des analystes, en particulier ceux proposés par les techniques lacaniennes des « millériens ».
La médiocrité de certain résultats, la difficulté à faire respecter le cadre par les patients en analyse, l'offensive des thérapies cognitivo-comportementales, ont conjugué leurs effets pour aboutir à une relative défaveur d'une pratique psychanalytique peut-être abusivement pléthorique. Certains pays ont ainsi vu fondre la demande analytique, tant du point de vue des soins que de la formation.
En France, la situation de la psychanalyse, sans être florissante, demeure en pointe. Elle n'est restée telle qu'au prix d'une critique et d'une autocritique rigoureuses de l'applicabilité du cadre et de l'appréciation des résultats. Il s'en est suivi un développement du champ des thérapies analytiques et une réflexion approfondie sur les rapports entre cure classique et psychothérapie, la psychanalyse continuant d'être la référence et le modèle de pensée.
Du même coup, la pratique s'en trouve diversifiée et la théorie, complexifiée. L'unité de la pratique se rassemble désormais autour du psychanalyste qui applique ces différentes techniques avec discernement. La psychothérapie pratiquée par les psychanalystes, le face à face psychanalytique, étend les limites de son champ, défini par son cadre.
Le but de ce colloque est de soulever les problèmes créés par cette évolution, de comparer la situation en France et à l'étranger en discutant les diverses techniques adoptées, de réfléchir sur les axes théoriques communs et de poser les principes qui définissent la diversité de la pratique psychanalytique.