Un essai libérateur sur le concept d'utopie aujourd'hui : un bilan sur les lignes d'espérance tracées de Fourier à Deleuze, en même temps qu'un point sur les perspectives qu'ouvre le siècle et les champs à prolonger.
En 1996, cet essai prenait pour sous-titre En attendant 2002. Aujourd'hui, les questions soulevées par notre besoin d'utopie n'ont pas perdu de leur actualité ; l'exigence d'un changement de société, de système, n'a pas perdu de son urgence. Plus que jamais, au contraire, pour sortir de la crise, de l'impasse, tant économique que sociale, qu'écologique, que spirituelle, l'esprit d'utopie nous est nécessaire.
Il ne s'agit pas d'entendre, par là, la conception abstraite d'une société idéale rêvée, mais, à la manière d'Ernst Bloch, la plus précise, la plus sincère attention au réel, ou, dans le langage de Charles Fourier, aux passions incoercibles. L'utopie d'aujourd'hui est, à la fois, rationnelle et passionnelle. Surtout, elle n'occupe plus une île, elle n'a pas qu'un seul modèle, elle est multiple ; et les utopies qui se proposent dans tous les domaines de la vie, sont dispersées, « nomades ». En leur centre toutefois, une préoccupation majeure est celle de l'habitation enfin humaine de la planète, grâce à une hospitalité universelle permettant à chacun, en tout point de la Terre, de se sentir chez soi.
De là l'idée de la réédition d'un ouvrage épuisé. Car ce que nous formulions n'a pas cessé de pouvoir guider au mieux nos errances présentes.