Utopies voyageuses
Éloge de l'autonomadie
Le voyage et l'utopie sont étroitement liés. En parcourant le monde, l'envie de le changer ou de le bonifier augmente et s'ajoute au bonheur de le découvrir et de mieux le connaître. Le simple fait de partir est déjà un heureux déclencheur de prise de conscience de la fureur ambiante et des injustices prégnantes. Larguer les amarres, c'est miser sur un nouveau cap, à passer et à dépasser. Voyager, c'est circuler avec et dans tous les sens. Pour rencontrer les hôtes et les autres. Des exilés aux expatriés, l'utopie est au voyage ce que les épices sont à la cuisine : le bon goût de Tailleurs. Une brèche à l'horizon.
Voyage et utopie font bon ménage lorsque le périple relève plus de l'expérience que de l'excursion. Quand le voyage mue en tourisme, la part d'utopie s'effrite jusqu'à disparaître. En s'organisant, le tourisme s'éloigne de l'utopie, car il ne laisse plus de place au merveilleux, à l'imprévu, à l'inconnu, et donc à la véritable rencontre. Le touriste, bardé de technologie, préfère l'ordre au désordre. L'utopie, quand elle ne lui fait pas peur, l'encombre plus qu'elle ne l'attire.
Cet essai fait l'éloge de l'autonomadie, une forme d'utopie. Au programme, une réflexion globale sur le voyage doux et la place de l'utopie sur nos routes, en faisant la part belle aux voyages lents, à pied et à vélo. Bon voyage sur les sentiers de l'utopie !