"Tous les mercredis soir, Minuccia et Uvaspina attendaient la mort de leur mère.'
Ainsi s'ouvre cette fascinante chronique familiale emmenée par la mère, Graziella dite la Dépareillée. Fantasque et mélodramatique, elle a rencontré son mari, le notaire Pasquale Riccio, à un enterrement pour lequel elle avait été engagée comme pleureuse. Issue des quartiers populaires, la Dépareillée a quitté les venelles sales et cacophoniques pour les bords de mer cossus, mais reste possédée par une profonde tristesse. Tous les mercredis soir, quand Pasquale quitte l'appartement, elle feint sa propre mort devant les yeux ébahis de ses enfants. Uvaspina tient son surnom d'une baie que l'on presse et dont le jus sert à guérir les maux d'autrui. Il est habitué, depuis toujours, à supporter les moqueries de ses camarades, la honte de son père et la férocité de sa sœur, Minuccia. Habitée par une sombre force, elle est prise de colères terribles qui la transforment en une toupie ravageuse détruisant tout sur son passage. Le dernier protagoniste n'est autre que Naples, cette ville aux entrailles bouillonnantes, avec ses quartiers tendus vers le ciel, ses tentacules immergés dans la mer. C'est précisément entre ville et mer qu'Uvaspina rencontre Antonio, le pêcheur aux yeux vairons, qui lui racontera mille et une histoires. Mais cette idylle ne saurait durer. À l'image du Vésuve surplombant la ville, le drame ne demande qu'à être réveillé.
Monica Acito nous livre un premier roman d'une rare intensité, une histoire magique empreinte d'amour et de folklore.