Puisant dans une poétique documentaire, ces poèmes interconnectés explorent la politique identitaire d'Hawaï et la place de l'auteur en tant qu'étrangère ; le « va te faire foutre - aloha - je t'aime » hurlé par le chanteur d'un concert de hardcore ; le mot pidgin « da kine » ; les droits coutumiers à la cueillette ; la rivière Palolo ; les similitudes et différences entre chambres d'hôtel et salles de réunion ; les acrobates d'un spectacle de style Las Vegas à Waikiki ; et le pronom « nous » qui traverse tout le livre, tantôt inclusif, tantôt exclusif, à la fois pluriel, fraternel, amoureux et éminemment singulier. Provocatrice et émouvante, la poésie de Juliana Spahr exige lecture et relecture.