Publié en Israël en 2007, Vaincre Hitler a suscité de très vifs débats. Et pour cause : l'auteur, ancien président de la Knesset. y déplore le fait qu'Israël, plus de soixante ans après Auschwitz, définit son identité quasi exclusivement par rapport à l'Holocauste. Critiquant le virage nationaliste et ethnique qu'a pris le pays au cours des dernières décennies, il s'oppose aux nouvelles « théories raciales juives » des extrémistes religieux et stigmatise l'usage de la force militaire.
Mais Vaincre Hitler est aussi un livre de souvenirs où l'émotion côtoie l'indignation. Avraham Burg y évoque son enfance dans la « petite Allemagne » de Jérusalem, dialogue avec sa mère et, au-delà de la mort, avec la figure tutélaire de son père. Yossef Burg, ancien dirigeant du Parti national religieux et ministre pendant plusieurs décennies.
Dans cet ouvrage émaillé de références à la Bible et aux grands textes du judaïsme, Burg laisse parler son chagrin et son inquiétude. Mais il construit aussi un nouveau programme pour Israël dans le concert des nations, véritable message d'espoir où se matérialise son rêve d'un retour à la sérénité et aux valeurs universalistes et humanistes du judaïsme. L'« autre » ne devrait plus être perçu, selon Burg, comme une menace, mais comme un potentiel de coopération.