La crise économique est d'abord une crise morale : il fallait, pour l'affirmer,
de la compétence et du courage. Stephen Green a de la compétence :
il est Président du conseil d'administration d'une des plus grandes
banques du monde, HSBC ; ordonné dans le clergé anglican, il a aussi le
courage de montrer que la distorsion mondiale entre riches et pauvres
est une souffrance pour les pauvres et un danger pour les riches.
Avec une grande culture, Stephen Green dresse sans complaisance le
tableau économique du monde, dans ses dimensions historiques et
contemporaines. Il s'interroge sur l'avenir d'un univers financier à la fois
solidaire et autonome. En professionnel de la finance, il connaît et
distingue les valeurs qui font vivre et celles dont on vit, celles qui sont
cotées en Bourse et celles qui n'ont pas de prix. Fidèle au capitalisme de
marché («le pire système, à l'exception de tous les autres»), il croit
possible d'en réguler les excès et d'en moraliser les conduites. Ce n'est
pas seulement une exigence morale : pour survivre sur cette planète en
danger, le capitalisme doit intégrer des valeurs morales dans la valeur.
À l'heure où les institutions financières ont presque perdu tout crédit
sur les marchés et dans les consciences, ce livre d'un haut dirigeant, qui
est un croyant convaincu, rappelle les règles du jeu, et définit les défis.
Ni pamphlet ni utopie, un livre sain et clair qui propose une bonne
conduite financière pour des temps de troubles.