Traversé par le Blavet canalisé, le pays de Baud, loin de centres urbains, a conservé un
patrimoine de grande qualité, tant dans le domaine de l'architecture religieuse que dans celui
de la construction rurale. Les mécénats des grandes familles aristocratiques, tout d'abord
celles des vicomtes de Rohan, suzerains du territoire, relayés par les Rimaison ou les
Kerveno, sont pour beaucoup dans la construction d'édifices de grande qualité, dont la
chapelle Saint-Nicodème en Pluméliau est l'exemple le plus impressionnant. De nombreuses
chapelles de pèlerinage sont ainsi édifiées sur le territoire, comme Locmaria et Saint-Fiacre à
Melrand, Saint-Adrien à Saint-Barthélémy et le Manéguen à Guénin. Leur édification est
également provoquée par les dons de la riche société rurale environnante. Cette dernière
édifie, du XVIe au XIXe siècle, un habitat souvent de grande qualité reflétant l'aisance de ses
membres, dont un tiers sont propriétaires de leurs terres et maisons dès le XVIIe siècle.
Souvent à étage, mais comportant toujours une partie réservée aux récoltes et au bétail, ces
maisons rivalisent avec celles édifiées pour une autre catégorie sociale privilégiée, les
ecclésiastiques : pas moins de treize de leurs maisons se sont conservées en bon état,
majoritairement du milieu du XVIIe siècle.
Au cours du XIXe siècle, la canalisation du Blavet, la création de routes et du chemin de fer
contribuent au désenclavement du pays. Si l'industrialisation reste modeste et n'a pas laissé
de vestiges, les ouvrages d'art, ponts ou écluses, sont le témoin d'une architecture sérielle
dessinée par les ingénieurs.