Il en est des Conciles dans l'Église comme de tous les moments historiques de notre société : controversés à la veille
de leur réalisation, fêtés au lendemain de leur clôture, progressivement oubliés ou noyés dans les rêves du passé quand changent les mentalités.
Parce que son ministère de prêtre et d'évêque a été contemporain de ce Concile et des débats qui ont suivi, Mgr Gérard Defois qui fut secrétaire général de l'épiscopat français, recteur de l'Université catholique de Lyon, puis archevêque de Sens, de Reims où il accueillit Jean Paul II, évêque de Lille durant le ministère de Benoît XVI, nous interroge sur la qualité de notre mise en oeuvre de ce Concile qui s'est voulu un tournant majeur de l'intelligence chrétienne pour une Église engagée depuis quatre siècles dans les débats et les tempêtes de ce temps dit de modernité. Il devait en sortir un renouveau de la foi et de l'annonce du message du Christ, une volonté d'évangélisation universelle, une modification institutionnelle radicale avec des papes et des évêques issus de cultures non strictement européennes, mais aussi des inquiétudes et des émergences inattendues de l'Esprit. Pour certains des déconvenues devant des promesses inachevées.
La joie et la volonté d'innovation apostolique du Pape François nous reconduisent aux grandes intuitions spirituelles d'un Concile que nos crises culturelles et politiques nous ont empêchés d'approfondir. Mgr Defois en activant les documents fondamentaux du Concile Vatican II lui apporte une nouvelle actualité, un autre relief qui nous appelle pour de nouvelles moissons. Elles ravivent en nous le courage d'espérer.