Vélodrome Le douzième homme
Eté 96. Dans les gradins du Stade vélodrome. Des milliers de personnes manifestent leurs encouragements. Ils chantent et agitent leurs bras nerveusement. L'hystérie collective saisit le virage au moment du but. La plupart d'entre eux semblent possédés. Je suis fasciné par leurs visages. J'éprouve le besoin de prendre des photos. Rentrer dans le coeur du Stade Vélodrome. Aller voir au delà du spectacle de football. En accompagnant, durant quelques années à travers la France et l'Europe, le Marseille Trop Puissant, un groupe de supporters du Virage Nord, je parviens peu à peu à établir la confiance avec chacun des groupes et à faire partie de leur famille. Une fois sur le terrain, pas de règles pour photographier. Les images sont là. L'essentiel : être prêt à chaque instant dans le bruit ou le silence et trouver la juste distance pour les saisir. Et comme disait Depé, membre fondateur du MTP : « Le match, je le regarde dans les yeux des miens ! », je tourne le dos à la pelouse.
Lionel Briot
Contrairement à ce qui se passe au théâtre ou au cinéma, où les jeux sont faits et le texte écrit avant la représentation, l'histoire d'un match se construit devant les supporters qui entendent peser sur l'issue de la confrontation en soutenant les leurs et en discréditant les autres. C'est là tout le rôle du « douzième homme ».
Christian Bromberger (extrait)