En 2002, pour les besoins d'un roman, j'ai inventé un
personnage d'intervieweur. Comme à l'époque je faisais de
la radio, on a pu être tenté de confondre le vrai intervieweur
avec le faux. Pourtant, mon rapport à la radio n'avait pas grand-chose
à voir avec celui décrit dans le roman.
C'est peut-être ce qui m'a conduit, des années après, à vouloir
retrouver ce personnage. Ne serait-ce que pour clarifier les choses.
Ça tombait bien, je venais de mettre un terme à mon aventure
radiophonique et disposais donc de la distance et de la disponibilité
nécessaires à une vue plus juste de ce qui avait été la
passion de ma vie. En même temps, ce personnage était voué
à substituer d'autres passions (pourquoi pas un grand amour ?)
à celle dont le temps du deuil était venu. Comment allait-il
s'accommoder de cette infortune ? Un aller simple pour Venise
suffirait-il à combler l'immense vide ouvert devant lui ?
A. V.