Sous la forme de cinq entretiens entre soeur Agnès
et soeur Angélique, prétendument rapportés à la mère
abbesse du couvent par l'abbé du Prat pour tenter
de "rendre à la voix et aux actions le beau feu dont
elles ont été animées", Vénus dans le cloître - paru
dès 1672 - inaugure le roman érotique d'éducation
sexuelle à l'adresse des jeunes filles.
Ici, l'évocation des plaisirs emprunte à la religion
son vocabulaire et à la rhétorique ses subtilités pour
subvertir plus sûrement et de l'intérieur la morale
close de l'Eglise. Et, par le jeu du paradoxe, donner
à ce roman précurseur une grande liberté de ton.