La violence des polémiques, l'ignorance juridique, l'opacité judiciaire, la médiatisation de la défense, les approximations médiatiques concourent à obscurcir le fonctionnement et les enjeux démocratiques de notre système judiciaire.
Quand on parle d'indépendance de la Justice, qui est concerné ? Qui décide quoi ? Cela signifie-t-il que les magistrats peuvent faire n'importe quoi et qu'il n'existe plus de politique en matière judiciaire ?
Quand on attaque le «pouvoir des juges», ne veut-on pas gêner l'avancée de la vérité ?
Quand on remplace l'éloquence par la technique, veut-on vraiment défendre les libertés ?
Quand on accuse de moralisme ceux qui cherchent à promouvoir l'égalité de tous les justiciables devant la loi, ne veut-on pas protéger les élites ?
Quand on substitue la religion de la transparence à l'instruction judiciaire, ne menace-t-on pas les libertés ?
Quand on accroît la complexité des procédures pénales, veut-on défendre les libertés ou entraver la recherche de la vérité ? En somme : faut-il mentir pour être libre ?