Vers la terre pure
Oeuvres classiques du bouddhisme japonais
On trouvera, dans cet ouvrage, cinq textes célèbres du bouddhisme japonais : Ninin Bikuni et Môanjô de Shôsan Suzuki (1579-1655) : les Engagements des vingt-cinq moines qui, avec Genshin (942-1017), fondèrent en 984, sur le mont Hiei près de Kyoto, l'école bouddhique Nijûgo Zanmai-e ; L'art de mourir et Ojôyôshû du même Genshin.
Ces textes forment une excellente introduction à la connaissance du bouddhisme de la Terre Pure, qu'on appelle parfois « amidisme », du nom du Bouddha Amida qui en est la figure centrale et qui a fait voeu de faire parvenir tous les êtres à l'Eveil Suprême.
Genshin fut l'un des promoteurs de l'amidisme au Japon. La description des enfers, de la condition humaine et de la Terre Pure qu'il donne dans son Ojôyôshû aura une influence considérable, tant sur la littérature que dans le domaine des beaux-arts. Mais plus importante encore fut, pour l'histoire même du bouddhisme au Japon, l'insistance portée sur le devoir d'assistance aux mourants, pour que ceux-ci puissent entrer dans la Terre Pure, et dont témoignent les Engagements ainsi que L'art de mourir.
Les thèmes de la mort, de l'impermanence, du nécessaire détachement de soi et de la façon d'y parvenir se retrouvent dans la nouvelle de Shôsan, Ninin Bikuni, dont le succès fut immense, de même que dans son Môanjô. Dans ce dernier ouvrage, écrit en réponse à la question « La Loi du Bouddha s'oppose-t-elle à la loi de ce monde ? », Shôsan explique ce que doit le comportement social du fidèle bouddhiste.
Le lecteur français qui voudra bien lire ces ouvrages sera sans doute surpris : il pénétrera dans des modes de raisonnement qui ne lui sont pas toujours familiers, mais il se découvrira souvent en profonde communion avec les thèmes fondamentaux qui y sont développés. Certains passages de ces textes réveillent dans notre conscience d'étonnants échos, et le lecteur comprendra vite pourquoi l'amidisme a tant fasciné les Occidentaux.