Publié en 1887, ce livre est un réquisitoire contre l'idéal qui prédomine alors en Angleterre: s'enrichir en fournissant
le moins d'efforts possible. Toute une population rêve en effet de parvenir à l'état de consommateur passif qui vit aux crochets des autres.
À l'économie politique bourgeoise qui détruit la fraternité, Carpenter oppose un tout autre idéal : que chacun se dépouille
du superflu et se retrousse les manches pour répondre à ses besoins, tout en partageant avec ses prochains et en s'entraidant. S'appuyant à la manière d'un Henry David Thoreau sur sa propre expérience de retour à la terre, sur sa sensibilité à la nature et sur les principes de la simplicité volontaire qu'il expose ici, l'écrivain-maraîcher plaide pour un socialisme anti-industriel. Soit une production à petite échelle fondée sur le travail des paysans et des artisans, qui maîtrisent leurs moyens de subsistance.
Non seulement une telle société décentralisée serait plus juste et égalitaire, mais elle permettrait aussi une plus grande
liberté et un épanouissement des individus. Car l'homme n'est pas fait pour s'enfermer dans des villes fumantes, mais
pour vivre au grand air et travailler avec ses mains. Voici l'une des leçons de ce magnifique traité de philosophie pratique.