Vert paradis trouve sa source dans l'austérité lumineuse des arrière-pays languedociens, ce « pays au reflet de légende ». En puisant dans les réminiscences d'une enfance profondément marquée par le contact avec la nature sauvage et en se réappropriant le matériau bruissant des contes issus de la tradition orale occitane, Max Rouquette chante la beauté universelle et tragique du monde et élève au rang du mythe les personnages les plus humbles de la vie quotidienne.
Ainsi, sous sa plume, le chasseur blessé qui agonise, la très jeune prostituée d'Arles qui va s'offrir aux gardians dans un mas de Camargue, le musicien prodige qui fait danser le diable, le vagabond sans autre attache que « la bonté de la nuit » ou encore le renard qui meurt de soif dans un bassin asséché deviennent les symboles vivants de l'humaine condition.
Portée par une langue charnelle et éblouie, l'oeuvre majeure de Max Rouquette s'impose par son rythme et sa puissance poétique.