La grande révolution hypermoderne correspond à ce moment théorique où bien-être et bonheur n'ont plus été conçus comme un accomplissement personnel, mais érigés au rang de valeur ultime. Bien entendu, cette quête paranoïaque du bonheur – qui s'accompagne de formes insensées d'hypermoralisation, d'hygiénisme, d'aseptisation, de conformisme, d'uniformisation politiquement correcte et de réduction des libertés – est une pure illusion. Au bout du compte, selon la célèbre formule américaine : « life is necessarily experiencing pain and defeat ». Ce volume s'attache justement à toutes les représentations des vices et des dysfonctionnements dans la pop culture – littérature de grande diffusion, littérature pour jeunes adultes, romans graphiques, bandes dessinées, musique, fictions cinématographiques, télévisuelles et néo-médiatiques (webcams, photographies numériques, blogs), reality tv shows, productions vidéo-ludiques. Les études de ce recueil se concentrent ainsi, dans les représentations actuelles, à l'amour du gras, de l'alcool ou des drogues, à l'excès, au sentiment de vide, au burn-out, à l'infantilisation narcissique, à l'hypocondrie, à la neurasthénie, à la névrose, au binge drinking (ou watching), aux nouvelles perversions sexuelles, à la terreur de la contagion, de la mort, voire de l'extermination.