"D'autres coups s'abattent sur les mains de Victor.
Lorsque l'officier s'interrompt, un étrange sourire
paraît se dessiner sur le visage de Victor Jara. Le tortionnaire
peut-il deviner ce qui traverse son esprit ?
Victor songe au poème qu'il a écrit la veille. Ceux
qui veulent le tuer entendent-ils le bruissement des
paroles ? Savent-ils que ce dernier poème a été vingt
fois recopié par les prisonniers du stade ? Demain,
Joan le tiendra entre ses mains, demain le monde
entier saura.
Maintenant, Victor n'entend plus le claquement des
bottes sur le sol, il ne sent plus les coups... Mais il sait
que ses camarades feront entendre son chant longtemps
après sa mort."