Vidocq
Délinquant-forçat et policier d'excellence, la célébrité d'Eugène-François Vidocq (1775-1857) s'est construite sur cette image à double face. Une réputation qui doit beaucoup aux aventures que l'homme, tour à tour roi des voleurs ou roi des policiers, raconte dans ses Mémoires.
Sa destinée, toutefois, est bien plus incroyable. De guerres en révolutions, confronté aux transformations politiques et sociales d'une France en mouvement, Vidocq joue des rôles si variés qu'il devient un témoin exceptionnel de son époque. Il oscille ainsi entre rébellion et défense de l'ordre bourgeois - un ordre que ce fils de boulanger, habitué des milieux populaires et marginaux, voudrait plus juste.
Dans une biographie haute en couleurs convoquant sources diverses et travaux d'historiens, Jean-Pierre Jessenne nous invite à découvrir les facettes méconnues de Vidocq par-delà les légendes et les affabulations.
« Si je n'ai pas conquis la gloire des héros dans les batailles, je garde la consolation d'être toujours resté honnête homme [...]. J'ai combattu pour la défense et l'ordre au nom de la justice. »
Vidocq à C. Ledru, La vie, la mort et les derniers moments de Vidocq, 1857.
« Né au sein d'une révolution [...], ne pouvait-on pas alors lui [Vidocq] prédire de magnifiques destinées ?
[...] un fatal concours de circonstances le pousse dans une prison ; il en sort flétri [...]. Rien ne le réhabilitera ! »
L'observateur des tribunaux, procès de Vidocq, 1843.