Il y a, dans les régions méditerranéennes, une petite fleur jaune, dite saxifrage, dont les racines, pour se frayer un chemin, parviennent à effriter la roche. Dans ces poèmes, ouverts à la lumière et à des vents aimables, la vie, têtue, endurante, obstinée, surgit aussi à partir de ce qui la contrarie. Gabrielle Althen y laisse transparaître une dramaturgie subtile. Vie et paresse de vivre, clarté et lourdeurs, émerveillements et destructions s'y affrontent - et la vie l'emporte, précaire et discrète, saxifrage peut-être, comme la fleur que l'on appelle ainsi.