La logique sécuritaire privilégie l'ordre et les valeurs. Contre cette idéologie et les manipulations dont elle est capable, cet ouvrage montre que la violence fait obstacle à la société-une, qu'elle fait échec au fantasme de maîtrise. Le social ne relève pas des volontés de convivialité et d'entente, mais suppose le rapport à la loi et sa mise en pratique. La violence est cette dimension qui oblige toute culture à s'élaborer.
Une telle perspective conduit à analyser la place que fait la société contemporaine à l'interdit et au symbolique. La modification des attitudes devant la mort, le mourir et les morts, traduit un changement radical dans la construction des sociétés et signale l'émergence de la singularité de l'individu. Le monde urbain et la place qu'y tient l'image dans le rapport à soi et aux autres permettent également d'interroger cette nouvelle donne. Ce livre met en débat les ambiguïtés de la société où nous vivons.
Si l'on réduit la violence à des faits, on peut se contenter de décrire des actes. On ne retient alors que ses manifestations spectaculaires et désignées comme telles.
Mais si l'on critique la construction de la violence comme «problème», l'évidence selon laquelle il faudrait «lutter» contre elle, ou plus encore l'idée qu'elle devrait être «éradiquée», c'est la globalité d'une société qu'il s'agit d'analyser.