La résurgence d’un nouvel utopisme technicien porte l’auteur à se questionner sur les racines de cette “vision” en examinant et en explorant les fondations même de la culture occidentale. Un véritable “paradigme rétinien”, étroitement lié au devenir technique qui est propre à cette civilisation, semble s’y manifester. La question de la “vision” est ainsi reliée à celle de la technè : cette forme de connaissance particulière et ce savoir faire efficace capables de concrétiser et de produire à la fois des entités fonctionnelles et des entités non fonctionnelles, autrement dit des media. Ces entités prennent la forme de l’outil technique et de l’œuvre d’art.
C’est dans cette perspective que la problématique du medium et de son dépassement, est posée. En effet, tout semble indiquer que nous sommes rentrés dans une nouvelle phase, une phase dans laquelle le medium tend à se dissimuler et à “disparaître” dans une sorte d’excès qui le situe au-delà (ultra) de notre capacité de perception et de contrôle.
L’image numérique, la radio et le magnétophone ainsi que les premiers événements multi-media et la mouvance post-humaine, sont ici pris en compte par l’auteur dans une réflexion qui montre comment le paradigme rétinien occidental a tendance à se renforcer et comment, par ailleurs, les modèles réductionnistes véhiculés par les “visions” des utopies techniciennes actuelles sont les plus propices à ce déploiement “excessif” du medium.