« Beaucoup de gens sont d'avis que je devrais détester le pays qui voulait ma mort. Il n'en est rien. »
En 1938, Dacia Maraini n'a que deux ans lorsqu'elle quitte l'Italie pour le Japon avec Topazia, sa mère artiste, et Fulco son père ethnologue. Ses soeurs y naissent et les trois enfants grandissent dans la culture nippone. Mais à l'automne 1943 la famille est incarcérée à Nagoya avec quelques adultes italiens : tous ont refusé de prêter allégeance à la république fantoche de Salò, que vient de fonder Mussolini.
Dans leur prison improvisée - un vestiaire de court de tennis -, ils voient leur nourriture détournée par les geôliers et deviennent des « experts ès ventre vide », selon l'expression de Fulco. La petite Dacia se risque même à manger des fourmis, car les fillettes ne bénéficient d'aucun régime de faveur. Pour tenter de les sauver, leur père devra accomplir un acte d'un courage inouï en s'inspirant du code d'honneur des samouraïs.