Aucune vie n'est à l'abri d'un séisme intime. Les manières d'y faire face sont multiples. La narratrice de Vita Nova solo a choisi un outil singulier. À coups de notations brèves, elle met à nu un territoire qu'il convient d'explorer si l'on espère se reconstruire.
Détails piquants du quotidien ou plongée intérieure, le ton n'est pas dénué de férocité. La lucidité s'exerce et le « je » n'est pas à l'abri de l'autodérision.
L'épreuve relatée est douloureuse. Elle tient du deuil. Elle met l'être profond en péril, menace de le disloquer. Le vertige, le désespoir affleurent, mais sans jamais le moindre pathos. Les encres de Jean-Gilles Badaire ont capté ce vacillement, et ses figures disent le ravage entre les lignes. Celui qui restera tu.
La solitude s'apprend. Il arrive même qu'elle se savoure. L'expérience est universelle. Qu'importe que l'on soit homme ou femme. Ce trajet vers une réappropriation de soi, vers une acceptation des tempêtes et métamorphoses liées au vivant, Marcelline Roux en rend compte avec énergie. Parfois même, en dépit de la douleur, avec une pointe d'allégresse réjouissante !