La révolution d'Octobre... Le long exil, d'abord à Prague puis en France... Une fille morte de faim, une autre déportée vers le Goulag... L'hostilité de l'émigration russe, l'indifférence du Paris littéraire... Des échanges passionnés avec Rilke et Pasternak... Un dévouement indéfectible pour son mari, de nombreuses amours illusoires... Le retour contraint en Union soviétique... Des appels désespérés à Beria ou Staline... et jusqu'à son propre suicide - tout cela Marina l'a écrit, avec une minutie poignante.
D'un bout à l'autre de son existence, cette mécréante ne cesse de se confesser. Elle le fait dans des lettres, adressées tantôt à des amis proches, tantôt à des inconnus. Elle poursuit sans relâche son monologue dans des cahiers de brouillon et des carnets. Seule la mort brutale l'a empêchée d'en faire un livre.
Vivre dans le feu parachève ce dessein.
Pour établir ce qui constitue une véritable autobiographie de Tsvetaeva, mais aussi une méditation unique sur la création, la vie des femmes et une époque en bouleversement, Tzvetan Todorov a extrait de dix tomes d'écrits intimes publiés en russe la matière d'un volume, où l'on peut suivre au jour le jour le destin de cette femme de génie.
Un chef-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle ignoré jusqu'à présent peut enfin voir le jour.