La province du Katanga, au Congo-Zaïre, a subi la guerre ethnique
à plusieurs reprises. Que ce soit en 1960 ou en 1992, les «non
originaires», de provenance kasaïenne plus ou moins lointaine, ont
été les seuls visés par les «autochtones». Depuis 1997, l'irruption au
pouvoir d'un «fils du pays» (en la personne de L-D Kabila) n'a guère
changé la donne.
La première partie de cet ouvrage analyse le «réveil katangais»
sous le gouvernorat de Kyumgu wa Kumanza. L'identité katangaise
exacerbée est replongée dans son contexte historique. La multiplicité
des manipulations politico-ethniques est omniprésente, de la colonisation
à la sécession et, à la suite, sous les régimes mobutiste et kabiliste.
La seconde partie décortique de l'intérieur le fer de lance du mouvement
anti-kasaiens : le parti UFERI de Karl i Bond et sa jeunesse,
la JUFERI. Au fil des témoignages, apparaissent les motivations et
attentes des jeunes gens instrumentalisés par les politiciens pour être
lancés dans la «chasse aux kasaiens».
Si le fédéralisme, débattu à la Table Ronde en 1960 et à la Conférence
Nationale en 1991, paraît être une nécessité pour gérer un pays
aussi vaste et divers que la R-D Congo, comment éviter qu'une décentralisation
trop forte du pouvoir central ne débouche encore sur l'exclusion
violente des «étrangers» ? L'histoire katangaise est l'exemple
à méditer.