Surrimpressions
(2001)
Surimpressions se ramifie autour d'un
thème central : celui de la destruction du
paysage, d'une transformation radicale de
notre environnement et du concept de
nature lui-même.
Andrea Zanzotto saisit les signes
de ces changements dans un sentiment
d'étouffement et de dégradation de notre
planète. La pensée agit alors comme une
présence indomptable parmi des merveilles
qui ont survécu. Il ramène au premier
plan le dialecte et la figure mythique du
paysan Nino, agriculteur et prophète des
collines, de loin en loin présent là où les
« anciens concerts champêtres » de la
grande tradition italienne sont seulement
un pieux souvenir.
Avec une inépuisable énergie créatrice,
Zanzotto demeure un témoin combatif et
désabusé d'un monde englouti par le futur.
Vocatif
, recueil publié en 1957, restait inédit en français. Sa
publication permet de mieux comprendre l'évolution du langage
du poète de Vénétie et l'articulation de l'oeuvre tout entière.
Surimpressions
est l'avant-dernier recueil de poèmes
d'Andrea Zanzotto publié en Italie en 2001. Avec une puissance
expressive peu commune, l'ouvrage traite de la destruction du
paysage. Passant du mutisme relatif à la parole proliférante,
l'auteur combine toutes les formes italiennes et dialectales de
poésie, dans une oeuvre originale sans pareille.
À propos de l'auteur
Andrea Zanzotto (1921-2011) est un grand critique, un
prosateur et probablement le poète italien le plus original
et novateur du XXe siècle. Il est aussi connu pour avoir été le
dialoguiste de Federico Fellini (Le Casanova de Fellini, E la nave
va, La cité des femmes) et conseillé Pasolini pour son Saint Paul.
Dans son oeuvre, il a réalisé la synthèse des traditions
poétiques italiennes : la dantesque, la pétrarquiste et la dialectale.
Vocatif
suivi de Surimpressions est le cinquième volume
des oeuvres d'Andrea Zanzotto, traduites par Philippe Di Meo
et publiées par Les Lettres Nouvelles : Du Paysage à l'Idiome
(1994), Au-delà de la brûlante chaleur (1997), La Beauté
(2000), Météo (2002).
Vocatif
1957
Le cas latin de la voix sert d'emblème à
un recueil aussi haletant qu'intense.
Une voix quête dramatiquement un
dialogue avec un autre soi-même mais
rencontre seulement son écho. Alors, le
discours poétique est largement dévolu au
paysage. Une Diane chasseresse blessant
à distance transparaît de loin en loin pour
tramer ses maléfices. Le livre se condense en
événements clairs-obscurs.
Une interrogation sur les pouvoirs
du langage en découle logiquement,
symboliquement. Zanzotto a ainsi l'intuition
de la caducité des langues, organismes
historiques soumis à l'usure.
Dans un mouvement amalgamant
ressenti et pensée, le poète pose ici les
grandes figures qui irrigueront l'ensemble
de son oeuvre.