Voici réunies, pour la première fois en version
française intégrale, les Voix d'Antonio Porchia, oeuvre
exceptionnelle d'un «écrivain secret», au parcours
éditorial atypique, dont Roger Caillois, son premier
traducteur, a dit, lorsqu'il l'a découverte en Argentine
dans les années 1940 : «J'échangerais contre ces
lignes tout ce que j'ai écrit.»
Ni aphorismes ni hallucinations ou visions mystiques,
ces phrases donnent à entendre l'échange incessant
qu'entretient avec lui-même un être «en disponibilité
de penser» - «un homme solitaire, lucide et conscient
du singulier mystère de chaque instant», comme le
décrivait Borges.
Et Roberto Juarroz : «Je crois que Porchia est sur la ligne
fondamentale où se rejoignent la pensée et l'image, la
poésie et la philosophie, dont la séparation artificielle
constitue peut-être un de nos plus grands lests.»