Tentative d’élucidation d’une vie minuscule frappée par la tragédie, le nouveau roman de Jergović nous embarque à bord de la Volga de Dzelal, pour le trajet hebdomadaire qui l’emmène à Livno, vers la grande prière du vendredi à la mosquée locale. Vrai-faux road book construit sur la collision entre l’invocation intime d’une blessure insurmontable et sa reconstitution “objective” sous forme de dossier documentaire, Volga, Volga dresse le portrait et les états d’une âme foudroyée mais qui n’a pas renoncé au bonheur – dans un pays dont la violence semble devenue la langue maternelle.