Chaque année à Calcutta, des centaines de volontaires, croyants et non-croyants, se confrontent à la misère du monde indien chez Mère Teresa qui fut considérée comme une «sainte vivante». Dans des conditions de vie ascétiques, ils travaillent au contact des malades, des blessés et des mourants: épreuve physique et mentale qui appelle au dépassement de soi. Les volontaires croyants renouent avec des valeurs cardinales de la religion (ascèse, humilité et don de soi) dans un univers qui représente, à leurs yeux, un idéal de l'accomplissement religieux. Les non-croyants s'investissent dans un travail qu'ils perçoivent comme «humanitaire» dégagé de toute connotation religieuse.
Comment comprendre que, sans qualification ni préparation, les uns et les autres aillent s'exposer aux «plus pauvres d'entre les pauvres»? Que font-ils dans les centres de Mère Teresa? Qu'attendent-ils de cet engagement humanitaire et/ou religieux extrême? Cette enquête ethnographique fait découvrir l'univers du volontariat dans un ordre religieux dont la fondatrice incarne une figure exemplaire de la charité chrétienne. Comparant les différents modes d'investissements dans l'institution, elle rend compte des différentes modalités de la pratique du volontariat, de l'expérience vécue des volontaires et des conditions de possibilité de cette expérience singulière.
Collection dirigée par Gérard Mauger et Michel Offerlé