La première biographie en français du feld-maréchal von Rundstedt, "le dernier Prussien" au service d'Hitler.
Son nom apparaît dans tous les livres ayant trait à la Seconde Guerre mondiale en Europe, pourtant il est sans doute le moins connu des grands généraux de la Wehrmacht. Gerd von Rundstedt (1875-1953), aristocrate prussien, ancien combattant de la Grande Guerre et doyen des forces armées allemandes, prit part aux principales campagnes européennes du conflit, à la fois comme concepteur et exécutant des plans d'invasion : la Pologne en 1939, c'est lui. La France en 1940, c'est lui également, en partie, de même que la Russie en 1941. La suite de sa carrière fut plus difficile : Rundstedt, qui préféra détourner les yeux des atrocités commises dans les territoires occupés, fut retiré du front de l'Est à la fin de l'année 1941 pour avoir désobéi à un ordre direct du Führer. En poste en France à partir de 1942, il est mis à pied une deuxième fois pour n'avoir pas su redresser la situation après le Débarquement. Rappelé à la fin de l'été 1944, il préside la cour d'honneur militaire devant laquelle comparaissent nombre de ses pairs complices de l'attentat du 20 juillet contre Hitler et assiste en spectateur à la bataille des Ardennes, qualifiée trop souvent, à tort, d'" offensive Rundstedt ". Démis enfin de ses fonctions en mars 1945 – il échoua à empêcher le franchissement du Rhin par les ennemis du Reich –, il est arrêté par les Américains en Bavière où, fatigué et perclus de rhumatismes, il suivait une cure.
Laurent Schang narre ici avec talent la grandeur et les misères du doyen de la Wehrmacht, ce Prussien, peut-être trop prussien, pour qui l'honneur de servir l'emportait sur toute autre considération.