«Jamais de ma vie je n'ai rencontré le Kaiser allemand
et je ne peux donc l'avoir offensé en parole ou en acte.
Par ailleurs, Dieu nous a donné sur terre des royaumes distincts.
Partant, je sais et je crois que ce n'est ni un péché, ni un crime de
ma part que de vouloir rester le chef indépendant de mon pays
et de mon peuple. Si vous voulez me tuer pour ça, alors que je
n'ai pas commis de faute, je n'y vois aucun mal ni aucune honte :
je mourrai honnêtement pour ce qui m'appartient puisque vous
dites que je mourrai bientôt pour mon indépendance et pour
mon royaume. Je ne fais donc rien de mal en ne voulant pas me
soumettre à vous. Vos accusations ne font que refléter la partialité
de vos propres idées et de vos intentions, et n'ont d'autre fin,
tout en faisant la preuve de ma culpabilité, que de vous conférer
l'apparence de la vertu et de la vérité.»
Hendrik Witbooi au représentant
du Kaiser dans le Sud-Ouest africain
«C'est une chance que Witbooi n'ait pas vécu assez longtemps pour
connaître le destin de son peuple rouge sous la botte allemande.
Vaincre les Hereros sur le champ de bataille et, par la suite, les
Namas, s'avéra n'être [pour les Allemands] que la première étape d'un
projet plus vaste et plus sinistre : le génocide.»
J.M. Coetzee