Roulé dans une voile et le front caressé par le vent léger qui effleurait la mer, j’attendais, sur le gaillard d’avant du steamer Philadelphia, que les premières lueurs de l’aube éclairassent les montagnes de Porto-Bello. Depuis quelques heures déjà, mes yeux étaient fixés, à travers l’obscurité, sur l’horizon noir, çà et là constellé ; enfin les étoiles s’éteignirent l’une après l’autre, le vague scintillement de la voie lactée s’effaça, et le reflet de l’aurore se déploya du côté de l’occident comme une vaste tente blanche au-dessus de la terre.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.