«Il faut avoir été, comme moi, exilé
pendant six mois dans un désert sexuel
(en l'occurrence, l'Arabie Saoudite), pour
redécouvrir, faute de mieux mais avec
bonheur, les charmes discrets du plaisir
solitaire. Par-delà ce plaisir, vertigineux, une
question a commencé à m'obséder : puisque
tout le monde se fait l'amour, pourquoi
n'en parle-t-on jamais ? Et pourquoi s'offrir
quelques caresses reste-t-il tabou alors qu'il
s'agit de la sexualité la plus libre, la plus
démocratique, la moins coûteuse qui soit ?
Tel est le point de départ de ce voyage
qui m'a conduit des pénitentiels chrétiens
du Moyen Age au godemiché géant de
Miley Cyrus, des provocations de Diogène
le Cynique au premier bar à masturbation
japonais, des orgies solitaires du marquis de
Sade aux confessions de Soeur Emmanuelle,
de la condamnation de l'onanisme au XVIIIe
siècle à sa récupération par le capitalisme à
travers le porno, les sex toys et la fécondation
in vitro.
Et si, tout compte fait, l'autoérotisme était
le sexe du futur ?»