Juste avant le lever du soleil, sur les chemins de terre d'un village tamoul ou
sur les trottoirs d'une cité soigneusement balayés, des mains anonymes créent du
bout des doigts des peintures éphémères appelées kôlam. Cette gestuelle renouvelée
quotidiennement est l'oeuvre des femmes de toutes communautés et croyances
confondues. Elles puisent leur inspiration dans la mémoire ancestrale et dans
l'observation du quotidien qu'elles réinterprètent dans une savante stylisation
du geste pictural. Les images poudrées tiennent à la fois de la calligraphie, des
diagrammes géométriques et de l'ouvrage finement brodé.
Le patrimoine de tradition orale est et demeure fragile, et je forme le voeu que
ces pages contribuent à enrichir les savoir-faire, les techniques et les patrimoines
graphiques de l'humanité.
Une invitation qui s'offre comme une expérience sensuelle, culturelle, esthétique
et philosophique du Tamil-Nadu et de l'Inde.