Que lisaient nos ancêtres pour se désennuyer ? Les « Voyages amusants », comme on disait alors, proposés dans cette anthologie relèvent d'une littérature de divertissement qui revendique son caractère délibérément mineur et son élégante futilité soulignée par le libre mélange de la prose et du vers, comme si avec la prétention à la profondeur commençait la vulgarité ou du moins la lourdeur. En marge des véritables relations de périples lointains et aux antipodes de leurs ambitions scientifiques, ces récits de modestes pérégrinations, ordinairement limitées aux provinces périphériques du royaume, accordent plus de place à la subjectivité du voyageur, à ses impressions, sensations et humeurs, qu'au témoignage documentaire.