Auteur d'une oeuvre foisonnante, Lionel Bourg poursuit avec Watching the river flow sa déjà longue quête autobiographique. Rien de narcissique, de complaisant en cette obstination, le narrateur, lequel intègre à sa prose l'exigence de la poésie même, dessinant au-delà de sa propre expérience les contours d'une génération prise entre un monde qui meurt et un univers toujours à naître. C'est que « les temps changeaient », qu'ils changent sans trêve et que, sur les pas de Bob Dylan - l'ouvrage fut écrit avant l'attribution du prix Nobel de littérature au chanteur -, des jeunes gens, des adultes et quelques vieux lecteurs de Marcel Proust comme d'Allen Ginsberg se confrontent encore à ce qui, de révoltes en passions amoureuses, de poèmes en refrains bouleversants, n'aura toute une vie cessé d'orienter leurs désirs et leurs songes.