Breillat des yeux le ventre
Être une femme, c'est être frappée de suspicion. C'est subir le regard de la honte. C'est porter sur son visage un sexe barré par la censure, voilé par la religion, surveillé par la famille, contrôlé par la médecine et la loi. L'identité féminine est par définition une identité obscène. Voilà pourquoi Catherine Breillat dit : « Je ne saurai jamais qui je suis. » En lui offrant un corps de fiction, le cinéma l'invite à interroger, puis à déjouer, les mécanismes de cette impossible connaissance de soi.
Le geste artistique et l'acte sexuel relèvent d'un même langage : la femme accède à la conscience par une traversée initiatique des tabous.