William James (1842-1911) fut avant tout un philosophe et un chercheur en psychologie. Il fait partie de cette génération d’universitaires, nord-américains et européens qui ont contribué à édifier, au-delà d’une nouvelle conception du Monde, de nouvelles disciplines. En sapant les bases de la connaissance héritée des Lumières, moniste, absolutiste et rationaliste, ils ont œuvré pour l’avènement d’une démarche positiviste et expérimentale, relativiste et pluraliste, tant au plan épistémologique que méthodologique.

A son tour, le système de techno-science ainsi érigé est remis en cause, et, notamment la doxa managériale, au travers de sa gnose libérale. La montée de l’individualisme de réseau, la vision d’un monde pluraliste, indéterminé, l’avènement d’un capitalisme plus entrepreneurial, toutes ces « choses nouvelles » nécessitent des connaissances perceptuelles et conceptuelles, pour reprendre les termes de William James, qui réhabilitent la pensée de celui-ci.

Il est clair toutefois qu’il s’agira alors davantage d’une transposition que d’une application sans nuances. Mais, nonobstant ses obscurités, et même une désuétude au regard des avancées dans les sciences cognitives, le fond de la démarche pragmatique initiée par William James offre des perspectives de recherches « utiles » sur les nouvelles réalités organisationnelles.

Spécifications