Witold gombrowicz ou les aventures de l'interhumain
L'auteur se propose d'éclairer la dimension de l'« interhumain » élaborée par W. Gombrowicz. Un « territoire plein de dangers et encore inconnu ». De l'« interhumain » relève la courbure du sujet à travers l'imposition de « formes ». Un sujet toujours en passe de renoncer à son « visage ».
Contre le pouvoir d'aimantation des formes l'auteur de Ferdydurke pose le rejet du « Vrai, du Beau et du Bien », du Tout « d'une idée ou de la Nation » et fait le choix de l'« immaturité » ou encore celui d'une beauté « déglinguée ». Il s'agit de « dégonfler » une culture échafaudée sur une « maturité » imaginaire et l'affrontement duel des formes et des idéaux, faute de tiers symboliques suffisamment « lointains et neutres ».
Dans l'éthique gombrowiczienne de l'exil, de la solitude, de la « fuite » dans des territoires inconnus, du « Grand rire qui explose », l'auteur relève le chemin à parcourir par chacun pour tenir dans une « perpétuelle recréation » ses marques singulières. Pour exister par-delà la forme. Ou encore, en des termes lacaniens : ne pas céder sur son désir.